Sur le site internet de l'UE, on peut lire la phrase suivante: "Les droits de l'homme, la démocratie et l’État de droit sont des valeurs essentielles de l’Union Européenne." Lors de l'Assemblée Mondiale de la Santé (AMS), l'UE aura une belle occasion de soutenir les droits de l'homme, en appuyant l'admission de Taïwan dans l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En raison de l'exclusion de Taïwan, 23 million citoyens taïwanais se voient refusé le droit de la santé universelle.
L'adhésion de Taïwan aux organisations internationales n’est pas appuyée par l’UE, selon le "principe d'une seule Chine". Mais on peut se demander si ce principe est vraiment un principe, ou une inclinaison devant les autocrates de Pékin. Mais l'AMS sera une occasion où l'UE pourra exprimer que sa politique étrangère est décidée en Europe, pas à Pékin.
Il est vrai que la Chine aurait une réaction colérique si l'UE soutenait cette admission de Taïwan. Un porte-parole du gouvernement de Chinois dirait certainement que ce soutien transgresse le "principe d'une seule Chine", et que les liens Sino-Européen sont menacés. Quoique la rhétorique chinoise apparaîtrait implacable, il est improbable que des répercussions substantielles se manifesteraient.
De toute façon, pourquoi l'Europe devrait-elle écouter la Chine? La Chine n'a plus aucune crédibilité le domaine de la santé. Souvenons-nous que c'était le refus de la Chine de rapporter la gravité du SRAS qui a causé la diffusion effrayante de la maladie à travers le monde. Même aujourd’hui, la Chine ne rapporte pas ses données sur la grippe aviaire à l'OMS.
Il est dans l'intérêt de l'Europe que Taïwan, avec qui elle a des liens culturels et commerciaux étroits, soit admise dans l'OMS. Il y a une importante circulation humaine entre l’Europe et Taiwan, et le commerce entre les deux s’élève à 35 milliards d’Euros par an. Avec l'augmentation du commerce et de l'intégration des économies, l'Europe ne doit pas permettre l'exclusion de Taïwan à l'OMS.
La Chine nie que l'exclusion de Taïwan empêche son accès aux ressources de l'OMS. Mais cette prétention est fausse. En 2003, quand Taïwan a rapporté ses cas de SRAS, elle a demandé de l'aide à l'OMS, mais comme Taïwan n'est pas un membre de l'organisation, l'OMS ne lui a pas offert d’aide avant sept semaines d'attente. Après le tremblement de terre de 1999 à Taïwan, l'OMS a refusé de fournir l'aide à Taïwan, malgré un bilan de 3000 morts.
En dépit de son exclusion, Taïwan rapporte toutes ses données de maladie à l'OMS, et est en faveur d’une coopération internationale pour empêcher les épidémies. Alors il est ironique, n'est-ce pas, que c'est la Chine, avec son adhésion entière, qui ne coopère pas avec l'OMS, alors que Taïwan, sans aucune adhésion, coopère entièrement?
L'UE peut démontrer au monde qu'elle soutient fortement les droits et le bien-être de l'homme. L'UE peut démontrer qu'elle s'intéresse à la coopération internationale de la santé et à réduire la diffusion des maladies. L'UE peut reconnaître que la santé de 23 millions de taiwanais est plus importante que les protestations déraisonnables de la Chine. Si l'UE veut être une alliance qui soutient la démocratie et les droits fondamentaux, il faut qu'elle soutienne entièrement l'admission de Taïwan à l'OMS.